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Des refuges pour les chats errants en milieu urbain ? La Ville de Grenoble est bien décidée à les parsemer sur son territoire : après l’installation d’un premier Chatipi début 2023 près de la Bastille, c’est le quartier Mistral qui a été sélectionné pour accueillir un second abri.

Des refuges pour les chats errants en milieu urbain ? La Ville de Grenoble est bien décidée à les parsemer sur son territoire : après l’installation d’un premier Chatipi début 2023 près de la Bastille, c’est le quartier Mistral qui a été sélectionné pour accueillir un second abri. Et pour cette nouvelle étape, le projet a été mis en œuvre conjointement avec des jeunes en chantier d’insertion.

 

Le vendredi 22 novembre a eu lieu l’inauguration du second Chatipi grenoblois. Créé à l’initiative de l’association One Voice, le programme Chatipi propose d’accompagner les municipalités soucieuses du bien-être animal dans la mise en place de structures d’accueil des chats errants. Ainsi, une cabane en bois équipée de deux chatières a été installée au cœur du quartier Mistral, sur le site de la future forêt urbaine. L’association Cosa Animalia, portée par sa présidente Andrea Argemi, se chargera de la gestion quotidienne du Chatipi, du nourrissage des chats, ainsi que de leur suivi sanitaire, en partenariat avec des bénévoles de l’association Chat Libre Chat Gris très implantée sur le secteur.

Depuis 2003, Cosa Animalia agit sur le territoire isérois en menant des actions de capture, de soins, de stérilisation, d’identification puis de remise en liberté de chats errants. Chaque année, environ 550 chats des rues sont ainsi stérilisés et relâchés par l’association, auxquels s’ajoutent près de 800 autres recueillis pour être placés en famille d’accueil avant adoption. Désormais, les chats capturés dans le quartier Mistral seront relâchés près du Chatipi, leur nouveau refuge.

La mise en place de ce projet a mobilisé une diversité d’acteurs : la Ville de Grenoble, qui a mis à disposition l’emplacement et réalisé les travaux préalables à la construction ; l’association One Voice, qui finance et fournit le matériel pour l’abri ; l’association Cosa Animalia, qui gère le Chatipi dans sa phase de fonctionnement ; mais aussi l’UEAJ (Unité Éducative d’Activités de Jour), un dispositif de Protection Judiciaire de la Jeunesse, qui a impliqué plusieurs jeunes en difficulté dans la construction de l’abri dans le cadre d’un chantier d’insertion.  

 

La lutte contre l’errance féline et pour le bien-être animal au cœur du projet

 

À l’occasion de cette inauguration, Mathilde Perrot, chargée du programme Chatipi pour l’association One Voice, a rappelé qu’en France, avec plus de 11 millions de chats dans les rues, l’errance féline constitue une problématique gravissime. D’autant qu’il reste encore beaucoup à faire pour dissiper les idées reçues sur les chats. « Les gens ont tendance à penser que les chats sont des animaux très indépendants, qui se débrouillent très bien tout seuls, » rapporte Mathilde Perrot. « Alors qu’en réalité, les chats qui vivent à l’extérieur et qui n’ont pas d’humains pour s’occuper d’eux se trouvent dans des conditions absolument dramatiques. On le voit tous les jours : ce sont des animaux en proie à la faim, aux maladies, aux intempéries, à la peur, et souvent à la malveillance humaine. » Pour des animaux qui aiment s’offrir de la tranquillité, la vie en situation d’errance est dès lors d’une dureté sans commune mesure.

Par ailleurs, le programme Chatipi s’inscrit dans une stratégie globale qui a pour objectif d’apporter une solution durable et éthique à l’errance féline. L’initiative dépasse ainsi l’aspect matériel puisqu’il s’agit aussi de sensibiliser le public à la détresse des chats errants et à l’importance de la stérilisation. En effet, malgré les interventions d’associations qui se démènent sur le territoire, à l’image de Cosa Animalia, les refuges débordent de chats délaissés, car certains propriétaires ne prennent pas conscience de la gravité des abandons et de l’absence de stérilisation, deux phénomènes qui alimentent les populations de chats errants, souvent considérées comme une nuisance. « Notre message est, qu’on aime ou non les chats, il reste essentiel de les faire stériliser, » a déclaré la porte-parole de l’association One Voice.

 

La construction du Chatipi, un projet social et inclusif

 

Le projet s’avère véritablement porteur de sens puisqu’au-delà de l’engagement envers le bien-être des chats errants, l’installation de ce Chatipi revêt une dimension sociale toute particulière : l’abri a été construit par des jeunes suivis par la Protection Judiciaire de la Jeunesse et encadrés par l’UEAJ. Pendant deux mois, ces jeunes se sont relayés afin de mener les activités de découpe, de montage et de peinture. Joëlle Degoirat, éducatrice à l’UEAJ, a ainsi témoigné de l’engagement des jeunes, fortement mobilisés pour mener à bien à ce projet : « L’atelier qui a permis de construire ce Chatipi se composait d’à peu près 3 jeunes par heure sur quasiment tous les jours de la semaine. Et c’était un projet commun, tous les jeunes y ont contribué et fait en sorte qu’on soit là, aujourd’hui, pour l’inaugurer. »

Au travers de ce chantier, les objectifs sont multiples : sensibiliser les jeunes à la notion d’errance féline, leur proposer de s’engager sur une initiative éthique et responsable, acquérir des compétences et peut-être même susciter des vocations. Suite à ce chantier, l’un des jeunes impliqués envisage d’ailleurs de s’orienter vers un emploi dans les espaces verts.

Et pour One Voice, cette collaboration illustre pleinement la vision du programme Chatipi, comme le confie Mathilde Perrot : « Grâce à ce projet, nous avons vraiment à cœur de recréer des liens inter-sociaux et inter-générationnels : nous construisons des projets Chatipi dans des EHPAD, dans des écoles, dans des maisons d’accueil spécialisées ou dans des hôpitaux. Et ici, nous sommes vraiment très heureux, car le projet prend tout son sens grâce à la participation des jeunes. »

 

Des perspectives pour 2025 et au-delà

 

Le partenariat entre la Ville de Grenoble, l’UEAJ et Cosa Animalia se poursuit aujourd’hui avec l’entretien des deux Chatipis implantés sur la commune ainsi que des quatre pigeonniers de régulation, dont Cosa Animalia a la charge. Les jeunes pourront ainsi prendre part aux chantiers de maintien en bon état des installations.

Et dans la continuité, la municipalité prévoit, dès 2025, l’installation de Chatipis supplémentaires avec l’ambition de sensibiliser toujours plus de jeunes et de citoyens à la cohabitation harmonieuse avec les chats errants.

 

Pour aller plus loin sur la thématique de la condition animale :

Découvrez notre article sur SoliVet, l'association vétérinaire pour les publics précaires.

 

Floriane Bajart pour Alpes Solidaires

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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